Carnet de route de Caloulaframboiz

16 septembre, 2023

Sous euphorisant

Classé sous Humeur — caloulaframboiz @ 12:39

Retraite, semaine 2

pour-etre-plus-heureux-observez-nature

Je suis sous euphorisant, ça ne va peut-être pas durer, en attendant, j’apprécie! Plus de blues du dimanche soir. Plus de sensation de fatigue générale, juste de la bonne fatigue physique parce que je me suis dépensée toute la journée. La joie de découvrir de nouvelles activités, comme ce premier cours de théâtre jeudi soir. La joie de participer à une soirée dansante sans arrière pensée, sans me dire  » faut pas rentrer trop tard car demain, j’ai du boulot », le plaisir tout simple de ne pas faire comme d’habitude…

6 septembre, 2023

Jour 2 de ma nouvelle vie

Classé sous Bout de chemin — caloulaframboiz @ 7:55

reflet du pont

 

 Jour 2 de ma nouvelle vie

Huit heures du matin, je suis partie marcher, direction la Roque sur Cèze. Franchement, je pensais ne rencontrer personne à cette heure-ci. Eh bien j’ai croisé des marcheurs comme moi, des joggers, des baigneurs dans la Cèze. J’ai même été surprise de découvrir un dormeur dans un hamac au détour d’un sentier, son maillot de bain séchant, accroché à une branche.

Il y a donc une vie autre que d’aller travailler tous les matins !

Tout m’a semblé différent, plus beau aussi : le reflet du pont dans la rivière, la cathédrale édifiée par le lierre autour d’un tronc, les reflets du vitrail sur le mur de l’église, la place aux marronniers aux premiers rayons du soleil. 

Plus attentive aux détails ou sensible à un éclairage du jour qui ne m’est pas habituel?

 

 


 

27 août, 2023

Remplir le vide avec du rien

Classé sous Humeur — caloulaframboiz @ 8:48

vide

Remplir le vide avec du rien.

C’est ce que je ressens au tout début de ma retraite.

Dit comme ça, ça fait peur.

Le voir écrit noir sur blanc, c’est pas mieux, on dirait le titre d’un film qui ne ferait pas frémir de plaisir. 

Le vivre, c’est du Hitchcock glaçant, sauce je cours chez mon psy ou chez mon pharmacien -le résultat sera le même-, vous me mettrez trois boîtes de Tranxène s’il vous plaît, histoire de voir le rien en rose…

J’aurais pu écrire  « remplir le vide avec des petits riens », ça passe mieux certes, on imagine des trucs à la con, dans le genre feel good,   aller boire le thé chez ma voisine, repeindre le bureau ou ranger le placard, mais cela aurait juste été un cache -misère dont raffole la littérature.

Tout ça pour dire que j’ai la trouille, que je me demande si je n’ai pas fait une énorme connerie. C’est vrai, quoi, j’étais bien  dans ma classe, à la direction de l’école, je supportais tout avec zénitude….Ouais, bon , ça va, je mens un tout petit peu, j’étais souvent stressée, inquiète, fatiguée, exaspérée …mais dans un cadre!

 

17 août, 2023

Sixty folies

Classé sous Humeur — caloulaframboiz @ 16:25

pieds

Pré retraite !

 

Officiellement, je suis à la retraite dans deux semaines. ce sont les bizarreries de l’Education nationale, les enseignants doivent prendre leur retraite au 1er septembre, donc travailler le 31 août après sept semaines de vacances.

Franchement, ça change tout. Je n’ai pas passé l’été à préparer des choses pour la rentrée. Je n’ai pas le blues d’ après le 15 août, quand on compte les jours restants avant de reprendre.

J’ai fait malgré tout ce fameux rêve que je fais depuis 40 ans aux alentours du 15 août, où je me vois à la tête d’une classe totalement ingérable et où  je me réveille en sursaut et toute transpirante.

Sauf que là, j’ai fait ce rêve, mais quand je me suis réveillée, je me suis dit « eh, non, même pas peur cette année, impossible d’avoir une classe ingérable vu que je n’aurai pas de classe »… petite phrase au goût délicieux de glace à la fraise…

La transition ne sera pas si facile, je le sais ! Passer de sur-sollicitée parce qu’on est directrice de l’école en plus d’avoir une bonne grosse classe de CM1 CM2 à 27 élèves à plus sollicitée du tout, c’est le grand écart.

Honnêtement, qu’est-ce que je vais regretter ? Le contact avec les élèves, leurs marques d’affection (enfin, pour certains), la stimulation de mener de beaux projets, le plaisir de voir dans les yeux de ceux qui rament que, enfin, ils ont compris, les rigolades avec les collègues…

Par contre, terminées les corvées administratives de la direction, les mails pourris de certains parents, les trucs qu’on nous demande de faire, de remplir, alors qu’on sait pertinemment  que ça ne servira jamais à rien, les collègues qu’il faut calmer, remotiver, celles qui passent leur temps à se plaindre et à râler du matin au soir.

Hier matin, bonne heure pour cause de chaleur, j’étais à la halle aux légumes : que des cheveux blancs, moyenne d’âge, 402 ans…je ne me reconnais pas parmi toutes ces personnes âgées, c’est vrai quoi, je n’ai que 401 ans…allez, j’exagère, disons, que je fais partie des plus jeunes retraitées de France, 59 ans et demi…et puis, comme j’aime à me le rappeler, je ne serai jamais aussi jeune qu’aujourd’hui ! Bref, c’était ma première immersion dans le monde des retraités!

Sinon, je vais en faire une autre plus sympa, d’immersion: le jour de la rentrée, quand tous les gosses seront à l’école, j’irai passer la journée au bord de la mer…ça devrait avoir un bon goût de fraise aussi, je pense!

 

11 août, 2021

Le bateau coule …

Classé sous Réflexions qui n'engagent que moi — caloulaframboiz @ 11:40

robert_doisneau_les_coiffeuses_au_2

« La vieillesse, c’est pas pour les mauviettes »  disait Bette Davis.

Tout est dit.

A l’heure où mes parents additionnent les pépins dûs à l’âge dans un long cortège sans fin -DMLA-glaucome sévère-arthrose- tension-kératose-dépression-…faut que je me rappelle que je ne serai plus jamais aussi jeune qu’aujourd’hui!

31 juillet, 2021

Tenue de Soirée

Classé sous Humeur — caloulaframboiz @ 18:55

La soirée est morose et elle se sent seule bien qu’entourée d’une centaine de personnes. C’est une guinguette en plein air. Musique des années 80, sauf que si elle avait dansé dans les années 80 sur D.I.S.C.O ou Funky Town, on l’aurait traitée de ringarde. Cela n’aurait pas été possible. A l’époque, elle écoutait Téléphone,AC/ DC et les Clash en mangeant des pizzas, même JJ Goldman c’était limite, c’est dire…

 Les vieux esseulés tentent toutes les approches possibles, les jeunes fuselées comme des bombes atomiques déchirent par leurs chorés provocantes. 22h30 et elle a déjà l’impression d’avoir passé la nuit là. La musique est tellement forte qu’on ne s’entend pas parler. Ses voisines de table ont l’œil rivé sur leur téléphone portable…Le couple de vieux beaux à côté sirote du champagne d’un air détaché en alignant les clichés : chaussures et pantalon blancs pour lui, cheveux en catogan pour cacher sa calvitie naissante; sac Chanel et combinaison de couturier pour elle… Elle assiste à la série des danses en ligne : jérusaléma- madisson, c’est hallucinant de voir la frénésie des gens à danser au pas. Tous les mêmes, en même temps….elle sait qu’elle est de mauvaise foi, ça peut être marrant ce genre d’exercice quand on est dans l’ambiance. Derrière, la femme s’asperge de citronnelle, sa copine se gratte le tatouage dans le dos à l’aide de sa fourchette, ambiance, ambiance…

Minuit, et il pluviote. Ah tiens le DJ se bouge. Earth wind and fire : Do you remember, September… Elle se lâche sur le dancing floor. Elle prend de la place et tournevolte. Il pleut et elle s’en fout. Soudain, il est devant elle. Elle ne l’a pas vu avant. Il ressemble à un acteur de série française, je sais ça fait pas très vendeur dit comme ça, dans la série, il joue un bad boy toujours dans les coups louches mais gentil quand même.

Elle a toujours eu un faible pour les bad boys . Sûr que quand elle sera à l’EPHAD, elle copinera avec le nonagénaire qui fera du trafic de compotes…

Il a un petit sourire amusé quand il croise son regard. Voyage! voyage! lance Desireless, alors elle ajoute les gestes aux paroles : «  chez les Black, chez les Sick, chez les Jaunes… » il se marre et les gouttes s’atomisent sur leur front chaud. Là-bas, les copines veulent rentrer, c’est ce que disent leurs bâillements  discrets. Sauf que DJ Franck a sorti sa botte secrète : Ahhahh ahh…  les premiers accords de The power of love…  Il fait une mimique, tend les bras vers elle. Merde, on n’est pas dans un film ?

I’ll protect you from the hooded claw/Keep the vampires from your door/Feels like fire/I’m so in love with you

Il sent bon, pas le parfum, il sent juste la fin de soirée  où on n’a pas trop abusé. Ils sont là, enlacés, il pleut , ah bon ?  Il ne lui parle pas, ah si, juste une phrase, juste avant la fin du morceau : «  et dire que j’avais failli trouver la soirée nulle… »

27 juillet, 2021

Atteindre des sommets

Classé sous Bout de chemin — caloulaframboiz @ 14:46

L’exploit, ça n’a pas été de monter au lac des Estaris, ça a été d’en descendre. J’étais pourtant partie avec mes jambes de 20 ans, mon sac à dos neuf, mes bâtons, mes carreaux de chocolat anti crampes, et ma veste chaude en cas de froid tout au sommet. Presque 800 m de dénivelé, on fait une pause aux lacs de Jujal, on bavarde avec un pêcheur qui est monté par le téléphérique. On monte encore, lacs Jumeaux, lac Long, lac des sirènes, lac Profond, il y a tellement de lacs de montagnes qu’ils doivent faire  des concours le soir pour leur trouver des noms. Au sommet, au lac des Estaris, beauté minérale, et vent glacial en ce 18 juillet. Sur l’autre rive, des névés s’accrochent aux berges. L’eau est métallique, les nuages trempés dans l’acier. On touche les sommets !

estaris

 On se réhydrate, on attaque la descente. La première heure, tout est parfait, les petits cailloux roulent sous mes chaussures, j’ai le rythme et le pied sûr. C’est après que ça se gâte, la douleur au genou gauche s’ installe, douleur sur le côté, puis douleur sur la rotule…à chaque pas, je grimace. Il nous reste au bas mot deux heures de descente. Va falloir t’accrocher ma grande. Je biaise, j’appuie plus sur les bâtons. Je calcule où je pose le pied. Moi qui suis toujours devant, je suis à la traîne, on m’attend. Pas le choix, faut que je descende. A force de compenser avec le côté droit, j’ai maintenant aussi mal au genou droit.

On me propose un raccourci. Plus court sur le chemin, mais j’ai droit à un passage délicat pour lequel il faut s’accrocher à une corde, se hisser jusqu’à une croix bleue (la croix des Schtroumpf essaie-t-on de me faire rire) et redescendre à pic de l’autre côté avec mes deux genoux en vrac. Je promets à celui qui m’a proposé ce Highway to hell de lui faire bouffer les concombres qu’il déteste. Ça me lance, je serre les dents. La station apparaît au détour d’un lacet, encore bien lointaine. La descente est abrupte. Je laisse trop d’énergie à lutter contre la douleur, mes jambes tremblent. On multiplie les pauses, je prends deux Doliprane. Pas à pas, concentrée sur chaque geste, je finirai par arriver au parking, lessivée.

Les plus belles victoires ne sont pas finalement celles qui conduisent au sommet. :-)

6 février, 2021

Ma coiffeuse

Classé sous Bout de chemin — caloulaframboiz @ 18:34

Ma coiffeuse s’appelle Agnès. C’est une gentille. Elle parle, elle parle, elle parle tout le temps. Comme toutes les coiffeuses, elle parle de la pluie et du beau temps, du virus qu’est pas bien mort et qui reviendra, de ses enfants et petits enfants, de son beau-père qu’est mort de l’autre côté de la France et qu’on a enterré à la va vite… Ce soir-là, un dernier client arrive alors qu’elle finit de faire mes mèches. Il a du mal à parler, à articuler, il semble handicapé mental. On comprend que c’est sa sœur qui a pris rendez-vous pour lui, qu’elle viendra le chercher tout à l’heure…Elle s’occupe de lui le temps que les mèches prennent.

Et là je me dis que si c’était moi la coiffeuse, je ne saurais pas trop comment m’y prendre avec lui, je serais gauche…Elle l’installe, lui demande ce qu’il souhaite, il baragouine qu’il veut court mais pas trop… Et là, elle m’épate. Elle engage une vraie conversation avec lui, où il travaille (il est aide cuisinier aux Violettes, un institut psy), si c’est pas trop dur avec le masque, s’il veut juste comme ça au-dessus des oreilles, elle lui raconte que son voisin travaille aussi dans les cuisines collectives du collège, qu’il y a de gaspillage, que sa sœur pourra se garer facilement à cette heure-ci, et elle s’intéresse  à ce qu’il fait , elle reformule ce qu’il dit, et bla bla, bla, une conversation ininterrompue, avec lui qui avait beaucoup de mal à articuler en arrivant mais qui semble se détendre, et elle qui donne l’impression qu’elle le connait depuis  des années. Je suis admirative. Elle rebondit sur chacun de ses propos, une artiste.

Elle a un vrai talent que je n’ai pas.

20 octobre, 2015

Les vieux, ce n’était pas original …

Classé sous Non classé — caloulaframboiz @ 9:02

Je devais récupérer une personne âgée dans une maison médicalisée samedi après-midi, à 14h30. A l’entrée, en guise d’accueil, de beaux portraits de vieux, tous souriants, malicieux, empreints d’une certaine grâce. Beau travail de photographe. J’essaie de trouver un membre du personnel pour me donner le numéro de chambre…personne dans les parages. J’avise un groupe de personnes, moyenne d’âge 90 ans, assis dans une pièce. Certains sur des fauteuils roulants, d’autres le regard dans le vide, une a la bouche ouverte…manque plus que le filet de bave. Je choisis celle qui me parait la plus  amène:  » Bonjour, vous pouvez peut-être me renseigner, je cherche la chambre de M. Martini? «   « Attendez, me dit-elle, on va demander. » et elle, à la cantonade:  » quelqu’un sait la chambre de M. Martini? » 

Les hébétés restent hébétés…celle à la bouche ouverte l’ouvre un peu plus et me fait un sourire édenté… là-bas, une voix répond:

 » Qui???

-M. Martini!!!!

-Hein?????

Une autre,  encore en chemise de nuit: -Mais qu’est-ce qu’elle dit? »  

Je sens le fou rire monter. Venez, me fait la vieille dame, on va essayer de trouver une infirmière… et la voilà partie. Le froutch -froutch feutré de ses chaussons frottant l’un contre l’autre  me guide à travers le dédale des couloirs.  » A cette heure-ci, elles sont au café » m’explique-t-elle. Des portes fermées, d’autres ouvertes sur des télés criardes, des grabataires esseulés, des meubles rapportés de la maison pour rompre la monotonie du mobilier officiel. Un dernier recoin, et le groupe des infirmières, au soleil sur la terrasse. Pause café-cigarette, elles sont toutes jeunes et se marrent. 

30 juillet, 2015

Jean Ferrat

Classé sous Non classé — caloulaframboiz @ 18:44

Mes parents me racontent leur balade au lac d’Issarles, en Ardèche, à la recherche d’un peu de fraîcheur. De retour, ils ont tenu à s’arrêter à Antraygues sur Volane, le petit village où est enterré Jean Ferrat.

« C’est un petit cimetière de campagne, écrasé de soleil, avec des herbes qui t’arrivent aux genoux. On a fait deux fois le tour, sans voir sa tombe, et puis, tout au bout, un petit escalier qui monte jusqu’à un surplomb, et quelques personnes rassemblées. On s’est dit que ça devait être là…Une pierre tombale très sobre, sur laquelle est gravée son nom à la ville, Jean Tenembaum, une photo, des fleurs; quelques anonymes réunis un soir d’été, émus. »

Un passage obligé pour mes parents,toute une histoire pour moi…celle du premier tourne-disque orange-années soixante-dix qu’on m’avait offert, accompagné du 45 tours de La montagne passé en boucle, face A et face B… et tous ses autres succès qui nous ont accompagnés, mon frère, mes sœurs et moi,  tout au long de notre enfance. L’histoire du Potemkine, racontée par mon père, parce que je ne comprenais pas les paroles…celle de Nuit et brouillard, qui me fait frissonner  chaque  fois que je l’entends…les paroles, sa voix grave reconnaissable entre mille… et Que serais-je sans toi, LA chanson d’amour que je préfère…

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